La Chine prend la défense de l’OMS après que Trump et d’autres l’aient accusé d’être aux ordres de Pékin

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SOH avec CNBC

L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) traverse une sérieuse crise concernant sa façon de faire face à la pandémie du coronavirus.

La semaine dernière, le président Trump avait reproché à l’OMS d’avoir mal géré la pandémie du coronavirus. Il avait alors menacé de geler sa subvention à l’OMS. Cette décision s’est d’ailleurs confirmée le 14 avril où, dans un communiqué, Donald Trump a annoncé suspendre le financement des États-Unis destiné à l’OMS. Ce fonds, de l’ordre de 500 millions de dollars par an, représente 17% du budget de l’OMS.

Ses récentes critiques se font l’écho de nombreux reproches à l’égard de l’OMS, jugé comme étant de connivence avec la Chine.

AU JAPON
Le député premier ministre et ministre des finances, Taro Aso, avait évoqué au Parlement que certains commençaient à qualifier l’Organisation mondiale de la santé « d’Organisation chinoise de la santé », a rapporté NHK.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’était alors défendu en avertissant les chefs d’État de ne pas politiser la crise du coronavirus (Covid-19) s’ils tenaient « à ne pas avoir encore plus de housses mortuaires ».

À TAIWAN
Tedros a également taclé Taiwan après des mois de ce qu’il qualifiait d’attaques racistes et personnelles. À ces accusations, Taiwan a répondu qu’il s’agissait de « bassesses » avant de demander à Tedros qu’il présente ses excuses.

Taipei a ensuite diffusé ce qui serait un email signalant dès le 31 décembre la transmission inter-humaine du coronavirus. Cet email serait resté lettre morte. L’OMS s’est défendu, prétextant que cet email ne faisait pas mention du type de contamination, a rapporté Reuters.

Rappelons que Taiwan ne fait à ce jour pas partie de l’OMS, puisque cette dernière ainsi que les Nations Unies ne la reconnaisse pas en tant que nation souveraine, mais comme faisant partie de la Chine. Taiwan n’a pas hésité à déplorer son éviction de l’OMS comme ayant mis en péril la vie de ses citoyens.

Cette exclusion montre à quel point les questions d’urgence sanitaire se sont transformés en luttes géopoliques. La Chine est l’un des principaux États à mettre en avant sa participation aux efforts mondiaux, notamment ses soi-disants dons de matériel médical.

L’AVOCAT DE LA CHINE
L’OMS a également été jugée inactive dans les débuts de la crise, alors que le coronavirus était en train de contaminer la Chine continentale.

Une pétition en ligne, demandant la démission de Tedros, a déjà récolté le million de signatures. Elle dénonce le retard de l’OMS à avoir fait de cette pandémie une question d’urgence sanitaire à l’échelle mondiale.

Les critiques visent également le manquement de l’OMS pour n’avoir pas réagi lorsque la Chine a contraint les lanceurs d’alerte au silence, alors que le virus faisait son apparition à Wuhan en décembre dernier.

Pour toutes ces raisons, il semble que Tedros serait à la botte du Parti communiste chinois, agissant tel un avocat du diable. Alors que Tedros rendait visite au président Xi Jinping au début de l’année, il encensait le souverain chinois pour son ouverture et capacité à avoir partagé les informations avec l’OMS et d’autres pays, rapporte Michael Collins, chercheur associé au Council of Foreign Relations.

RARES RECONNAISSANCES DE TAIWAN
Malgré cela, à travers sa gestion de la crise, Taiwan a tout de même gagné une certaine reconnaissance à l’échelle internationale pour avoir réussi à endiguer très tôt l’épidémie, malgré son exclusion de l’OMS.

Taiwan, d’une population de 24 millions d’habitants, est située à proximité de la Chine. Un détroit les sépare, leurs systèmes politiques sont radicalement différents, mais cela ne les empêche pas de continuer d’entretenir des liens étroits en affaires et relations sociales.

Jusqu’à présent, l’île n’a recensé que 400 cas de contagion et seulement 6 morts, tandis que son voisin Honk Kong a rapporté un millier de cas, le Japon 7.000 et la Corée du sud plus de 10.000.

L’OMS, dans un communiqué exceptionnel le mois dernier, a affirmé travailler étroitement avec des experts de la santé à Taiwan, et prendre les leçons de leur gestion de la crise.

« Les informations pourtant transmises par Taiwan ont, et c’est pour le moins ironique, été officiellement ignorées du fait du statut de l’île, considérée comme une ‘’province de Chine’’ », rappelle sur son blog le 24 mars François Godement, conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne.

« Il convient donc de comprendre comment une agence des Nations Unies dotée d’un budget de 3,8 milliards de dollars, disposant de grands bureaux régionaux et forte d’une expérience des épidémies et des réponses d’urgence comptant parmi les plus approfondies au monde, ait pu tomber dans ce piège. » conclut F. Godement.

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